Journal filmé 170



Du 8 au 11 août 2018
Mis en ligne le 26 avril 2020
58 plans

Maison d’Albert et Bénédicte, rue Benoit Pierre / pendule dans la nuit / images d’archives de 2011, chez Albert et Bénédicte, les enfants petits / écran du smartphone, mercredi 8 août, 13 h 41 / carte de l’Art dans les chapelles / pierre blanche sur le sol, la main du filmeur la prend / chapelle vide, œuvre sonore de Charlotte Charbonnel / œuvre d’Adam Jeppesem, reflet du filmeur / fontaine avec algues flottantes / Chapelle sous le rocher / saint avec lame dans la tête / pierre sonnante, main du filmeur / le filmeur allume un cierge / flamme / œuvre de Cécile Beau / la médiatrice traverse le cadre / passage du pont de Cheviré / arrivée dans le Bourg de Saint-Lumine / la maison grise / traversée du village

0 min 05 s
Parfois, le Journal filmé
Nous fait remonter le temps
Dans cette maison habitaient
Albert, Bénédicte et leurs trois garçons

0 min 11 s
Je connaissais Albert depuis les années 1990
Nous ne nous sommes jamais perdus de vue
Nous partagions les petits et grands moments de la vie
Mariages, naissances, déménagements
Les enfants grandissaient

0 min 44 s
Un jour Albert est mort
Les enfants étaient encore petits

1 min 09 s
Peut-être qu’un jour
Pourrons-nous retourner voir des expositions
Dans des lieux presque vides
Dans des salles ouvertes
À seulement une ou deux personnes à la fois
Nous n’y croiserions pas l’ombre d’un médiateur
Peut-être n’y aurait-il même
Presque plus rien à voir
Des choses immobiles
Posées pour des temps infinis
Ou juste des projections de sons et d’images
L’art aura quitté les anciennes matières
Le rêve du cinéma total
Sera devenu réalité
Il s’échappera des salles des multiplexes
Définitivement fermés
Et envahira tout l’espace
Renvoyant le spectateur
À son propre reflet
Se confondant avec celui des autres visiteurs
En abolissant le temps pour ouvrir le lieu
À tous les possibles
Peut-être même à celui d’être ensemble
Avec les vivants comme avec les morts
À porté de la main
Sans être y être en même temps

Pour reprendre les mots d’Edgar Morin
Dans un entretien accordé au Monde en avril 2020 :
« Les déconfinés reprendront-ils le cycle chronométré, accéléré, égoïste, consumériste ? Ou bien y aura-t-il un nouvel essor de vie conviviale et aimante vers une civilisation où se déploie la poésie de la vie, où le « je » s’épanouit dans un « nous ? »

Une unique certitude
Dans le Journal filmé
Le « je » n’est jamais solitaire

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