Journal filmé 435

 

Du 2 octobre 2021

Mis en ligne le 11 mai 2025

6 minutes 40 secondes

34 plans

 

Départ de la maison / parking du Hyper U / entrée / clients qui passent / horloge : 10 h 35 / gagner 100 euros au jeu de hasard / Tiktok : François Bon, tronçonneuse, recettes et mains qui font glisser les images sur l’écran / écran de la voiture : 14 h 48 / départ de la maison / traversée du bourg / Nantes 16 km / passage de la Loire / Zone 30 / écran de la voiture : 15 h 34 / sur le parking / gare de Nantes / écran des arrivées : 15 h 48 / escaliers mécaniques / écran des arrivées : 15 h 57 / montée / arrivée à l’étage / les escaliers mécaniques / le passage piétons devant la gare / chantier / écran des arrivées : 15 h 57 / quai N°5 / arrivée d’un TGV / sur le quai, un contrôleur / fermeture des portes / une vielle femme pousse sa valise sur le quai / toit du train qui défile / un autre TGV arrive / Bérénice dans le flot des passagers qui remontent

 

3 min 56 s

Ça remonte par vague les souvenirs

Par vague d'images

Chaque plan est une vague

Une vague qui brasse

Qui se propage dans l'épaisseur de la mémoire

Vingt-cinq images à la seconde

Et qui s'effondre

S'efface au Cut

Ça coupe et puis plus rien

Juste quelques centaines d’images arrêtées

Un morceau d'un moment de vie

Morceau de temps, bribe d’instant

Si peu de chose

Petit morceau de film

Juste une petite résistance

Petite cristallisation dans la mémoire fragile et molle

Juste un plan

Quelques secondes de ce qui fût

De ce qui fût vécu et vu

Jusqu’au Cut

Et puis vite re-déclancher l'enregistrement

Capturer un autre morceau de temps

Un autre plan

Puis un autre

Puis encore un autre

Et rien, entre chaque plan

En théorie

Ce qui n’a pas été filmé reste invisible au spectateur

Et pourtant

Combien d’images fantômes surgissent

Dans l’infime raccord entre deux plans ?

 

Savoir que cette matière filmée

Accumulée dans les disques durs des ordinateurs

Mémoire artificielle

Hors des corps

Ne remplacera jamais

La mémoire humaine

Qui pourtant parfois nous échappe

Fragile comme celle de ma mère

Ma mère qui oublie, ne sait plus

Ni le jour, ni l’heure, ni le lieu

Ne pourra plus jamais me raconter

Comment j’étais petit

Ça coupe et puis plus rien

Alors filmer encore

Plan après plan

Comme pour rattraper la mémoire perdue de ma mère

 

6 min 26 s

Bérénice rentre du Puy-en-Velay

Avec son carreau de dentellière

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