Journal filmé 64
Du 25 au 30 mars 2017
Mis en ligne le 27 décembre 2017
Trajet en voiture matin vers la Serre des trois moulins,
soleil / point de vue et jardin, le matin / ciel / horloge huit heures quinze /
chat qui se lave / trajet en voiture, arrivée à Nantes, Beaulieu / escalier du
parking / arrivée à l’école des beaux-arts
/ conférence d’Olivier Hodasava / escalier de l’école / Olivier Hodasava
prend une photo / escalier du parking, arrivée et départ des voitures, attente
/ sortie du parking / trajet de nuit /
imprimerie Ouest-France / traversée de Saint-Lumine de nuit / route de La
Masure / marais, l’eau qui descend / eau croupie / marche / trace de passages
dans l’eau / bocaux d’eau du lac / eau et ombre du filmeur / marche, pieds dans
l’eau
0 min 08 s
Je me replonge dans le Journal filmé
Après quelques jours d’arrêt
Je m’étais laissé prendre par les occupations de la vie
quotidienne par l’organisation des résidences et le Journal filmé est resté en
attente.
Je vais tenter une improvisation
Je vais improviser une voix off
Je me replonge dans les images qui ont été filmées fin mars,
il y a déjà neuf mois.
1 min 04 s
À vrai dire, je ne me souviens plus vraiment des événements
de cette semaine du 25 au 30 mars. Je retrouve des souvenirs en regardant les
images que j’ai filmées.
Je me souviens que j’étais allé à Nantes, écouter une
conférence d’Olivier Odasawa dans le cadre des P.U.I.. C’était une conférence
organisée à l’école des beaux-arts de Nantes. Je crois que c’est la dernière
fois que je suis allé dans les locaux de l’ancienne école qui depuis a
déménagé. J’avais eu l’occasion d’y
aller à plusieurs reprises alors que je prenais des cours de dessin avec
Bernard Plantive. Et là, c’est la
conférence d’Olivier Odasawa qui nous a parlé de son travail de capture
d’images à partir de Google Street View.
2 min 18 s
C’était étrange de quitter l’école des beaux-arts les couloirs
étaient encombrés, on sentait une attente d’un départ proche comme avant un
déménagement, des choses qui trainent.
2 min 47 s
Je suis rentré à la
fin de la conférence, j’ai repris la voiture dans le parking. J’ai filmé en
repartant, des événements anodins, l’attente d’une voiture qui part. Parfois,
il ne se passe pas grand-chose dans la vie quotidienne. Je filme quand même, je
filme tout de même, malgré tout, je filme. J’ai filmé l’imprimerie Ouest-France
en passant.
Je suis arrivé à Saint-Lumine dans la soirée, il n’y avait
pas un chat dans les rues. J’ai traversé tout le bourg sans croiser de
voiture. Après j’ai pris la petite route
pour rentrer à la maison.
Quelques jours plus tard ou le lendemain, je ne sais plus,
je suis allé dans le marais. L’eau était encore stagnante. Sur le marais au
mois de mars, l’eau commence à descendre.
Il y reste une mince couche. L’herbe pousse à travers l’eau. L’herbe
pousse l’eau. J’ai marché dans cette
soupe épaisse. Soupe en décomposition,
grouillante de vie. J’ai filmé les
traces de mon passage dans l’eau lourde.
J’ai prélevé un peu d’eau du marais dans des bocaux que j’ai rapportés à
la maison. Je les ai toujours sur des étagères.
J’ai tenté de filmer l’œuvre au noir de la décomposition et de la vie
renaissante.