Journal filmé 98
Du 23 août au 10 septembre 2017
Mis en ligne le 24 octobre 2018
Paysage marin à contre-jour / Nathalie et Dominique marchent
sur le chemin / contrechamp / ombre du filmeur / vagues sur le rivage / fête
foraine à Notre-Dame-de-Monts / baromètre de l’amour / chichis / lumières et
drapeaux dans la nuit / machines à sous / rue déserte et lumières de la fête /
dans la maison / lumière, porte entrebâillée, la nuit / marche du filmeur / 4 h
34 / couloir et reflet du filmeur en ombre chinoise / horloge : 5 h 20 / ombre
dans le couloir / aurore / Bérénice assise dans le point de vue / crépuscule /
reflet du filmeur dans le rétroviseur / arrivée de Bérénice en bus à
Saint-Philbert-de-Grand-Lieu / Bérénice fait son herbier liquide, elle envahit
la maison
0 min 26 s
Le 4 octobre dernier, Anh Math écrivait dans un commentaire
sur YouTube : « Pour moi, votre Journal filmé, c’est avant tout votre voix.
Cette voix de lecture, neutre à donner le vertige. »
0 min 48 s
Depuis, je me pose beaucoup de questions sur la présence de
la voix dans le Journal filmé. En particulier sur le rapport entre le temps de
la voix et celui des images. Le temps qu’il faut pour dire et celui qu’il faut
pour montrer. Le temps qu’il faut pour voir et celui qu’il faut pour écouter.
Le temps qu’il faut pour lire un texte écrit sur l’image et qui n’est peut-être
pas le même pour tous ?
2 min 51 s
Dans le Journal filmé la voix est également est un des
signes qui constitue le « je » du filmeur et qui atteste de sa présence. J’ai
cherché sur le web, avec les mots voix et temps et j’ai trouvé l’essai d’Herman
Parret La Voix et son temps. Malgré la complexité du propos, j’y ai pioché
quelques bribes de réponses à mes interrogations. Herman Parret évoque le «
corps-fait-voix », il écrit : « L’oreille perçoit non pas une voix mais un
corps-fait-voix. On saisit le ton d’une voix en écoutant la présence d’un autre
corps qui se donne dans ce ton. Ce corps-là s’inscrit dans la voix, il
interpelle l’oreille comme une écriture, celle du rythme, des pulsions, des
accents et battements. En effet, il faut penser la voix – disante et chantante,
la voix d’avant et d’après le langage tout comme la voix parole – également
dans son rapport à l’écriture. »
4 min 10 s
Il y a un an, chaque fin d’après-midi
J’allais chercher Bérénice qui revenait du lycée
Le Journal filmé me permet d’enregistrer
Les modifications du quotidien
Petit à petit
Il constitue une mémoire externe
Qui vient parfois se substituer à ma propre mémoire
4 min 37 s
Une mémoire remodelée par les images, le son
Par l’écriture au montage
Qui fait disparaître des pans entiers de mon existence
Non filmés ou enfouis dans la mémoire numérique des disques
durs.
5 min 48 s
Bérénice revisite l’herbier