Journal filmé 172



Du 14 et 15 août 2018
Mis en ligne le 10 mai 2020
69 plans

Le filmeur met en scène la photo de famille / vitrine de la pâtisserie de la Reine Mathilde à Bayeux / devanture de la galerie d’art Le radar / Bérénice assise à la terrasse / entrée dans la galerie / la rue à travers les carreaux / Bérénice monte les escaliers / visite des salles / affichette : attention les vitrines, cloches et socles de notre cabinet de curiosités sont fragiles… / une vitrine / par la fenêtre, l’ancienne écoles / Bérénice marche dans le musée Baron Gérard / plan d’intervention / la rue par la fenêtre / portrait d’un moine méditant sur une tête de mort / La mort de Cléopâtre / fenêtre / la charité romaine / fenêtre / salle de l’ancien tribunal / fenêtre / Le philosophe de Jacques-Louis David / Phrosine et Mélidore, attribué à Constance Mayer / fragments de toiles / Grisélidis de Marguerite Godin et scène champêtre Marguerite Godin / salle, plan général / Nathalie et Bérénice déambulent / salle de la porcelaine de Bayeux / étude de tête de femme / Le châle rouge de Amy-Katherine Browning / Bérénice dans une salle, elle est assise, elle regarde son smartphone / pas de Bérénice / pancarte sortie / plan d’intervention / sortie du musée / en voiture, rétroviseur / drapeau américain / Arromanches, Bérénice et Abel achètent une glace / La villa Brugère / sur la plage

2 min 18 s
Visite au Musée Baron Gérard de Bayeux
J’y travaillais l’été
Dans mes années lycée
Avec l’argent gagné
J’ai pu m’acheter ma première chaîne Hifi
Mon premier reflex
Et me payer des stages de cinéma
C’était aussi la première fois que je pouvais vivre
Quotidiennement au milieu d’œuvres
Je passais des journées à tourner en rond
De salle en salle
Me déplaçant au hasard
Comme dans un labyrinthe
Surveillant les visiteurs
N’en ayant jamais surpris aucun
À enfreindre la moindre règle
Sauf peut-être s’approcher trop près des tableaux
Le musée a été complétement réaménagé
Mais j’y retrouve des images familières
Comme on redécouvre les visages d’amis perdus de vue
Sur des photos entassées dans une boite à chaussure
On soulève le couvercle
Et tout revient en mémoire

Je me souviens avoir évoqué
Cette expérience de gardien de musée
Dans mon premier et unique roman
Le silence du sablier
Écrit et auto édité en 1988
J’ai retrouvé le passage
Fragments d’écriture ancienne
Qui remontent à la surface :

Tout est sombre
C’est la nuit
Alain marche en comptant combien de pas il doit faire
Pour rejoindre : 225,226,227,228,
La grande salle au bout du couloir
Les murs sont couverts de portraits d’illustres inconnus :
Des évêques, des notaires
Des maires, des marchands
Alain dirige sa lumière vers un petit tableau
Accroché dans un angle de la salle
Il est presque invisible
Aucun visiteur ne dois le remarquer
C’est le portrait d’une femme
Elle regarde vers le bord gauche du cadre doré
Qu’y voyait-elle ?
Ses épaules sont recouvertes d’une chemise blanche
Légèrement ouverte sur sa gorge
Ses longs cheveux sombres
Se mêlent au fond sans lumière
Qui était-elle ? Son nom ? Sa vie ? 
L’auteur est resté anonyme
À chacune de ses rondes
Alain s’arrête quelques secondes
Pour la regarder
Il n’aimerait pas en savoir sur elle
Son image lui suffit
Elle ne le regarde même pas
Pourtant la nuit serait longue si elle n’était pas là
325, 326, 327, 328
Le plancher craque dans le silence
Des immenses salles remplies de noir
Imperceptiblement
La poussière se dépose sur les vitrines
Débordantes d’objets d’un autre âge
D’un autre temps

Il y avait donc un temps ?

Posts les plus consultés de ce blog

Journal filmé 346

Journal filmé 378

Journal filmé 233