Journal filmé 183



Des 22 et 23 septembre 2018
Mis en ligne le 25 juillet 2020
91 plans

Écran de l’autoradio : samedi 22 septembre 2018, 09 h 46, 14 °C / rue de Bécherel / place / façade de la librairie Boulavogue, ancien Maison des petites éditions / cage d’escalier avec livre / ancienne chambre, réserve de livres / lies amis : Thierry Beinstingel, François Bon, Pierre Michon, Jacques Josse / tronc d’église / deux cierges allumés / main de Bérénice qui glisse une pièce dans le tronc et qui allume un cierge / trois cierges / main du filmeur et écran du smartphone, G.P.S. / hôtel F1, chambre duo / trio à 35 euros / entrée de l’hôtel, voiture rouge / hall avec musique de Police / l’hôtel F1 fait son cinéma / signalétique des couloirs / chambre 2017 / plan de situation / vue de la fenêtre de la chambre / menu du restaurant dans lequel nous avons dîné / Nathalie, Noémie, Léobin, Bérénice / façade avec drapeaux britannique / casino / esplanade devant la mer / escalier / cabine de plage / escalier rouge / conversation / maison éclairée dans la nuit / statue d’Hitchcock / lumière sur le bitume humide / retour à l’hôtel de nuit / draps froissés / reflets du filmeur dans la vitre / sur le parking, départ / écran de l’autoradio : dimanche 23 septembre 2018, 10 h 09, 20 °C / arrivée au cap Fréhel / pancarte d’information / les enfants au bord de la falaise, dans le vent / Bérénice joue avec le vent / paysage / Bérénice photographie / paysages / portrait du filmeur sur l’écran de l’appareil photo de Bérénice / paysages / Noémie et Léobin sous un parapluie / le phare au loin / pancarte d’information / paysages / deux promeneurs font un selfie / paysage / Fort La Latte / restaurant / Noémie conduit / écran de l’autoradio : dimanche 23 septembre 2018, 18 h 18, 17 °C

0 min 08 s
Vers 1990
J’ai habité à Bécherel, Cité du livre
Pendant quelques mois
J’y ai tenu une minuscule librairie
Une maison des petites éditions
À la place de cette boutique
C’est la première fois que je reviens
La cuisine était en bas
Et ma chambre était au premier étage
Je filme en cachette sans rien avoir demandé
Je filme pour me souvenir
Je filme l’espace tel qu’il est
Au moment où je filme
Puisque les lieux ne gardent aucune trace
De notre passage
Les lieux n’ont pas de mémoire
Les lieux sont des espaces vides
C’est en filmant, en écrivant
Que le récit transforme le réel en réalité
Pour reprendre les mots de Patrick Leboutte
Lorsqu’il évoque le geste documentaire
Comme expérience artistique
 
2 min 14 s
C’est aussi ça aussi
Le travail du Journal filmé
Raconter un week-end en famille
Mais aussi la traversée des paysages
Dinard
Le décor du film Conte d’été
D’Éric Rohmer
Et plus loin, demain
Ça sera Fort La Latte
Les viking avec Kirk Douglas
Parcourir tout le cinéma en quelques kilomètres

3 min 13 s
Deuxième jour
Le Journal filmé fabrique sa propre mémoire
Ce qui n’est pas filmé reste hors-champ
Reste invisible
Étrange paradoxe
Je retrouve ces images des draps froissés
Et plus tard, je ne me souviendrai pas
Du nom du restaurant où nous avons déjeuné ?
Filmer, c’est cadrer, sélectionner
Ne pas tout prendre
Et puis ensuite
Raccorder les plans
Mais laisser des trous
Pour que les images restent ouvertes
Sur le hors-champ
Où se situe toujours la source du regard
Pour reprendre encore les mots de Patrick Leboutte

4 min 11 s
Le Journal filmé tente de saisir le vent
L’infilmable
Il est fait de ce qui est filmé et de ce qui ne l’ai pas
De ce qui est dit et de ce qui ne l’ai pas
Pour former un récit à trous
Une histoire sans fin de la suite du monde

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