Journal filmé 258
Du 8 au 10 août 2019
Mis en ligne le 19 décembre 2021
49 plans
Départ de la maison / main du filmeur sur la poignée de la portière / prendre la route / deuxième départ / jeudi 8 août 2019, 13 h 47, 29°C / traversée du bourg, retour annoncé / retour à la maison / troisième départ / passage de la chaussée de Bouaye / pont de Cheviré / autoroute, doubler un camion / berme qui défile / la route dans le rétroviseur / matin chez les parents, vue par la fenêtre de la chambre / le port derrière les maisons / Ernest lit Ouest-France sur la table de la salle à manger / Jacqueline balaie la terrasse / le port / liste des tournages à Port-en-Bessin / arrangement avec cailloux au pied de la falaise / église / barbecue, Guillaume fait griller des maquereaux / préparation du déjeuner dans la cuisine / visite au Frac de Caen
0 min 08 s
Ce jour là
Nous partons en Normandie
Pour passer quelques jours chez les parents
Nous savons que cela sera
Notre dernier séjour en été
Il y aura encore un Noël
Et puis ils quitteront la maison et la région
Ce que ça fait de filmer un lieu
En sachant que je ne pourrai plus refaire
Les mêmes images l’année suivante
À la même saison
Me dire que seuls les lieux perdus
Nous font basculer définitivement dans le passé
Me dire que le lieu est toujours au présent
Tant que je peux y retourner
Tant que je peux y refaire les mêmes images
Ou presque
Me dire que dans le Journal filmé
La perception
Du passé, du présent et du futur
Est peut-être plus liée à la notion d’espace
Qu’à l’expérience du temps
Puisque pour tout filmeur le temps
Est une matière modelable
Comme l’est aussi l’argile
Alors que chaque lieu
A sa propre matérialité, inaliénable
1 min 55 s
Savoir que chaque lieu perdu
Ne peut pas être reconstitué
Puisque je n’ai pas les moyens
De fabriquer des décors
Tout comme je n’ai pas non-plus ceux
De faire jouer des acteurs
Le Journal filmé serait donc
Histoire d’espace
Plus qu’histoire de temps