Journal filmé 295
Du 28 au 31 décembre 2019
Mis en ligne le 4 septembre 2022
52 plans
La rue, vue de la chambre, la C5 rouge / la fabrique de glace du port / le portail / façade de la maison / dans la chambre des parents, photos de famille / Ernest lit dans le salon / Jacqueline épluche des carottes / vidéo de noël dans les commerces / flux et reflux des vagues / Nathalie et Noémie rentrent à la maison / Jacqueline dans la cuisine / départ, aurevoirs, embrassades / vendredi 27 décembre 2019, 15 h 12, 10°C / départ / sur la route / arrivée à la maison / main du filmeur sur le bouton du volet roulant / ouverture du Point de vue, Grande bloute / cairn / arbres / Grande bloute / tableau du Point de vue par Bérénice / repas chez les grands-parents à Challans / photo avec Bérénice, Noémie, Léobin, Mélaine, Ronan / photos des cinq cousins et cousines à différents âges / passage de la chaussée de Bouaye / cinéma Katorza à Nantes / dans le hall / projection / passage Pommeraye / l’escalier / reflets du filmeur et de Nathalie / mardi 31 décembre 2019, 20 h 40, 8°C
0 min 08 s
Dernier matin dans la maison des parents
À Port-en-Bessin
Derniers plans
Envie de retenir
Quelques traces
De ce décor familier
Qui va disparaître
Nous retrouverons ces photos
Accrochées
Sur d’autres murs
Dans une autre maison
Nous ne connaitrons rien
De ce nouveau décor
Nous devrons nous fabriquer
D’autres souvenirs
De nouvelles images
Tisser de nouveaux liens
À partir des trames anciennes
La présence de nos parents
Et des objets qu’ils auront emportés avec eux
1 min 28 s
Regarder la vague recouvrir le bloc de rocher noir
Ne pas parvenir à décrocher son regard
De ce mouvement qui semble infini
Perpétuel
1 min 41 s
Regarder la vague recouvrir le bloc de rocher noir
Comme au cinéma
Le flux des images vient recouvrir l’écran
Et qu’il est impossible à notre esprit
De saisir l’image présente
Que notre œil perçoit
Un vingt-cinquième
Un vingt-quatrième
De seconde
Pour nous donner l’illusion
D’une continuité factice
Comme dans le Journal filmé
Je tente maladroitement
De reconstituer
Le récit de mon existence
Dont l’intérêt précaire
Pour le regardeur ou la regardeuse
Ne réside que dans cette tentative obstinée
Et dérisoire
Mais que je ne peux me résoudre à abandonner
Au risque de perdre le sens
De ma présence ici et maintenant
Comme ailleurs, hier et demain
Dans le présent cinématographique
Du Journal filmé
5 min 28 s
Dernier jour de 2019
Comme chaque année
Pour échapper au réveillon
Du nouvel an
Nous allons passer la soirée à Nantes
6 min 02 s
Il m’aura fallu quatre-vingt-douze épisodes
Du Journal filmé
Pour reconstituer cette année 2019
Il m’en avait fallu quatre-vingt-trois pour 2018
Et soixante-cinq pour 2017
Plus j’avance et plus le temps s’étire
Se distend
Je me dis qu’il est inutile de lutter
Contre ce phénomène inéluctable
Qui me renvoie sans pitié
À ma propre finitude