Journal filmé 305

 

Du 11 février 2020

Mis en ligne le 13 novembre 2022

23 plans

 

Projection du film Le Lieu du mélodrame de Joseph Morder au Cinéma Saint-André des arts à Paris / après le film, Joseph Morder répond aux questions d’Harold Manning et du public / dans la rue après la séance / dans la foule : Vincent Dieutre, Françoise Michaud, Rosette / au café, La gentilhommière / départ pour rejoindre la gare / le métro / dans les couloirs / tapis roulant / escalier mécanique / arrivée à la gare Montparnasse / écran d’annonce du train pour Nantes à 18 h 19 / tête du TGV / voiture 20, TGV 08821, sans arrêt, Nantes / départ / sur l’écran du smartphone à 18 h 20 : publication de deux photos de Joseph

 

4 min 16 s

Il est temps

Reprendre le train vers Nantes

Demain, retrouver les cycles quotidiens

Retrouver les mêmes images

Je filme

Comme pour rester encore un peu

Dans l’illusion du cinéma

Des images qui défilent

Dans le petit écran

De ma caméra compacte

D’écran à écran

Du petit de la caméra

Au grand de la salle de cinéma

Au-delà de la dimension (question d’échelle)

Il y a peut-être une forme de continuité ?

Un geste qui se prolonge et qui s’étire

Pour faire passer l’image

D’un cadre à l’autre

Captation / projection

Deux temps d’une même respiration

Alors je filme

Peut-être pour garder le lien avec les filmeurs

Qui m’ont précédé

Peut-être pour inscrire mon travail

Dans une histoire d’un « cinéma particulier »

Et pour tenter

« D’aller directement au fait cinématographique »

Comme dit Alain Cavalier

Depuis sa création

Il est dit que « le cinéma est une invention

Qui n’a pas d’avenir »

C’est même une phrase qu’on attribue

À Louis Lumière

Mais on ne sait pas vraiment

Dans quelle circonstance

Il l’a prononcée

Parlait-il de leur invention technique :

Le cinématographe ?

De leur entreprise ?

Qui ne connut pas le succès espéré

Présentait-il que tout cela lui échappait ?

Godard a écrit cette phrase en italien

Sous l’écran de la salle de projection

Dans Le Mépris

« Le cinéma est une invention

Qui n’a pas d’avenir »

Il est étrange d’entendre aujourd’hui

Que le cinéma en salle

Tel que nous le connaissons

Va peut-être disparaître

Au profit d’autres formes de production

Et de diffusion

Autres formes plus que jamais inféodées

Au monde de l’industrie

Au pouvoir de l’argent

Tout ce que cherche à fuir

Morder, Cavalier, Courant, Hanoun

Moulet, Petit

Et d’autres

Pour tenter de faire

Un cinéma particulier

Celui dont parlait déjà Truffaut en 1957

Dans son article

Le film de demain sera un acte d’amour

« Le film de demain ressemblera à celui qui l’a tourné et le nombre de spectateurs sera proportionnel au nombre d’amis que possède le cinéaste. »

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