Journal filmé 346

 

Du 20 au 21 août 2020

Mis en ligne le 27 août 2023

76 plans

 

Alain Souchon : Les cadors (extrait) / fenêtre, le matin / écran du GPS, direction Châteauroux, 03 h 31 / sur la route / arrivée à Châteauroux, bases militaires / hôtel Première classe, Saint-Maur / plan de chambre / N° 36 / Nathalie ouvre la porte / par la fenêtre : vue sur le Décathlon / escalier extérieur / C( grise sur le parking / escalier / information sur le protocole sanitaire / entrée dans la ville de Châteauroux / Lycée agricole / grille d’entrée fermée / « accueil visiteurs extérieurs sur rendez-vous / bâtiment du lycée / grille et drapeaux / dans la ville / « Bienvenue, port du masque obligatoire » / enregistrement à l’horodateur / ticket de parking : arrivée à 18 h 07, le 20 août 2020 / le building de Châteauroux / plan : vous êtes ici / angle, place de la République, rue Jean Jaurès / façade de l’ancienne mairie / horloge / façades des immeubles / ancienne mairie et brasserie / façades / entrée d’immeuble / place / façade de la nouvelle mairie / tour de la place / deux jeunes filles sur un banc devant la boutique Yves Rocher / horloge : 18 h 25 / liste des habitants de l’immeuble / place, ancienne mairie / Nathalie sur la place / horloge / building / retour à l’hôtel, de nuit / Décathlon / Décathlon le matin / draps froissés / façade l’hôtel au matin / ménage dans les chambres / écran du GPS départ vers Saint-Lumine / sur la route / traversée du bourg / arrivée à la maison (les informations à la radio)

 

1 min 11 s

Châteauroux est une ville qui compte

Dans mon histoire de filmeur

J’ai été élève deux ans dans le lycée agricole

Période pendant laquelle

J’ai auto-édité mon premier recueil de poésie

Nouvelles de ses gens-là

Qui m’a permis de faire de belles rencontres

Et de nouer des amitiés

D’être invité dans des émissions de radio

Et même de travaillé un groupe de rock

Emballage perdu

Qui avait repris mes textes

J’ai su bien plus tard que j’avais manqué

Dominique et Pierre Laudijois

Qui ont créé un festival de cinéma Super-8

L’année suivant mon départ de la ville

 

2 min 10 s

C’est dans ce décor que commence ma première tentative d’écriture au long cours

Un roman intitulé : Le Silence du sablier

C’était en 1987 :

Il attend mais elle ne viendra pas. Il tourne autour de la place sans chercher à éviter les flaques d'eau. L'heure du rendez-vous est passée, la grande aiguille de l'horloge sur la façade de l'ancien mairie martèle les minutes.

Les arbres ruissellent de pluie, ils paraissent plus sombres. Devant la taverne, les chaises et les tables sont empilées. Des bourrasques de vent bousculent les lampadaires poids.

Il marche, sa cape noire se soulève derrière lui. Chaque bruit attire son attention. Une voiture s'arrête, une femme claque la portière et court se réfugier dans l'entrée d'un immeuble mais ce n'est pas elle. Les passants effrayés par la pluie et le froid longent les vitrines. Ils se cachent, s'effacent, fragile silhouettes dans la ville déserte.

Il attend, seul sur cette place point. Les nuages se tournent contre le soleil et le jour s'invente une nuit en plein après-midi. Les rues vivent au ralenti, sans bruit. Même les eaux de la fontaine se sont tues pour offrir au présent un peu plus de silence.

La porte de verre se referme, il glisse une pièce dans l'appareil, compose le numéro, huit chiffres par cœur : - Bonjour... oui... elle est là… ça fait longtemps ? Non... Je rappellerai.

Il raccroche, elle devrait être arrivée. Il s'assoit sur les marches en faux-marbre de la nouvelle mairie. L'heure du rendez-vous est passée depuis plus de trente minutes. Mais elle viendra puisqu'elle l’a dit, hier au téléphone, puisqu'elle est partie de chez elle. Rien ne peut l'empêcher de le rejoindre, pas même le vent, pas même la pluie. Elle le dit souvent : « si je sais que tu es là, je ne pourrais pas résister au désir de te voir ». Alors il tourne sur la place autour de la fontaine immobile.

Marcher,  marcher dans le vent et la pluie sans s'apercevoir qu'ils lui apportent la réponse. Tournez, tournez dans les rues tiré une feuille tombée d'un arbre, sans rien voir, rien à entendre virgule dans l'espoir de forcer les rencontres. Tourner dans sa tête, pourquoi tenter de chasser le doute. Pourquoi n'est-elle pas venue ? Une bourrasque plus violente. Pourquoi n'est-elle pas arrivée ?

Trop de questions, il marche, marche et recompose le numéro à chaque cabine téléphonique mais ça sonne toujours occupé. Quelque chose n'est pas normal, un mauvais pressentiment de l'envahit. Les événements ne dépendent pas de lui sa vie lui échappe, son imagination vagabonde, il passe dans la rue comme un courant d'air tiède. Pour effacer l'angoisse, il faudrait connaître la vérité. Connaître la vérité.

Cette histoire commence le jour de l'équinoxe de printemps dans le silence d'un téléphone occupé.

Il, c’est Alain.

Elle, c'est Évangéline.

 

6 min 02 s

Une fois encore

Cet épisode du Journal filmé

Fût un voyage dans le temps

Autant que dans l’espace

 

Extrait du livre : Le Silence du sablier, Arnaud de la Cotte, auto-édité, 1988.

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